Smartphones, tablettes, montres connectées, consoles de jeux vidéo portables, appareils photos numériques, liseurs électroniques, écouteurs et casques, enceintes portatives…dans à peine 2 ans et demi, tous ces appareils électroniques et même ceux de la marque à la pomme, vendus en Europe, devront avoir un même et unique chargeur. En effet, l’Union Européenne a voté, le 7 juin dernier, en faveur d’un chargeur filaire universel d’ici à l’automne 2024. Une décision visant non seulement à défendre les droits des consommateurs mais aussi à adopter une attitude éco-responsable en réduisant les déchets nocifs pour notre environnement.
Dans un communiqué, le Parlement Européen explique qu’en "vertu des nouvelles règles, les consommateurs n’auront plus besoin d’un dispositif et d’un câble de charge différents à chaque fois qu’ils achètent un nouvel appareil, et pourront utiliser un seul chargeur pour tous leurs appareils électroniques portables de petite et moyenne tailles". Tous ceux qui se rechargent via un câble filaire "devront être équipés d’un port USB Type-C, quel que soit leur fabricant" d’ici 2024. Exception faite pour les ordinateurs portables dont le délai a été rallongé à 2026 soit dans "les quarante mois suivant l’entrée en vigueur du texte".
Ce n'est pas tout, le texte en question prévoit aussi une harmonisation de la vitesse de charge pour les appareils compatibles avec la charge rapide. Cela permettra ainsi aux utilisateurs de ne pas se retrouver bloquer s’ils doivent utiliser un chargeur de marque différente. Mais les effets de ce texte ne s’arrêtent pas là. Il pourrait, selon la Commission Européenne permettre, d’une part, une économie de 250 millions d’Euros par an pour des consommateurs Européens qui en dépensent actuellement dans les 2,4 milliards en achat de chargeurs, et d’autre part, une réduction des déchets des chargeurs non utilisés d’environ 1000 tonnes sur les 11000 tonnes rejetées chaque année.
Lancé il y a plus de 13 ans, ce projet a eu largement le temps de murir de toute part. Certains constructeurs ont donc déjà pensé à des solutions pour tenter de contourner ce texte. Ainsi, de plus en plus d’appareils toutes marques confondues, proposent la recharge sans fil via un chargeur à induction. Mais l’Union Européenne a bien sûr pris les devants et sera ainsi habilitée à élaborer des "actes délégués sur l'interopérabilité des solutions de recharge", ce qui en d’autres termes veut dire qu’elle sera autorisée, dans le futur, à mettre en place des réglementations pouvant s'appliquer directement sans être soumises à un vote au Conseil européen ou au Parlement européen.
Enfin, il est clair que cette nouvelle mesure ne fait pas l’unanimité et suscite une inquiétude chez certains. C’est notamment le cas du géant américain Apple qui équipe en chargeur Lightning plus d’un milliard d’appareil dans le monde et qui estime que cette mesure exclusivement européenne "étouffera l'innovation", "imposera des pertes importantes aux fabricants, réduira le choix des consommateurs et générera des déchets électroniques" supplémentaires. Mais le constructeur des appareils à la pomme ne pourra plus rien faire cette fois. Il sera contraint d’abandonner son chargeur Lightning et de passer à une solution plus standard comme l’USB-C qu’il a jusque là refusé d’utiliser ou encore adopter une technologie sans fil ou à induction pour ses futurs iPhone en développant sa technologie MagSafe.